En 2016 ont été célébrés les 150 ans de la naissance de Lev Bakst. Cet artiste qui fut aussi couturier et scénographe est considéré comme un de leurs brillants ressortissants tant par les Français que par les Russes. A cette occasion, une exposition a ouvert peu avant Noël sous les voûtes de l’Opéra Garnier à Paris.
C’est sur la scène de ce théâtre légendaire que se sont tenues au début du Xxème siècle les brillants spectacles des « Saisons russes » de Sergueï Diaghilev. A cette époque, la mise en scène et la décoration de Lev Bakst ont fait particulièrement sensation, par exemple pour les spectacles « L’oiseau de feu », « Shéhérazade », « L’après-midi d’un faude ». L’exposition accueille notamment des schémas et des costumes de Bakst et des films des spectacles des années 1920.
Lev Bakst est né au « bon moment ». La frontière des XIXème et Xxème siècles fut l’époque de l’art-nouveau. Les architectes, peintres, couturiers cherchaient le plus souvent leur inspiration dans les traditions populaires. Bakst fut inspiré par l’Orient, auquel appartenait à l’époque la Russie, et par l’art de la Grèce de l’époque d’Homère.
Les spectacles mis en scène par Bakst furent accueillis avec des ovations. Le public parisien était aveuglé par la richesse des décorations et des costumes, par l’usage d’ornements inattendus, par le talent de Bakst qui parvenait avec un costume à « déshabiller » l’artiste.
De la scène à la mode
Relativement rapidement, des éléments des costumes théâtraux de Bakst passèrent dans les garde-robes des parisiennes branchées.
Après les premières de ses spectacles, Lev Bakst écrivait à son épouse Lyubov Gritsenko, née Tretiakov : « Désormais tout Paris s’habille à la Russie… » ou encore « Maintenant tout Paris est fou d’orientalisme… »
L’un des raisons qui poussèrent Bakst à rester longtemps à Paris fut sa collaboration avec les maisons de mode françaises Paquin et Paul Poiret.
On lui doit de nombreuses esquisses de tissus, de couvre-chefs et de robes de bal, ainsi que la confirmation que le symbole du Xxème siècle serait le rapprochement des modes masculine et féminine.
L’art de Bakst est encore aujourd’hui une source inépuisable d’inspiration pour les artistes de théâtre, les costumiers et couturiers. L’exposition présente aussi, à côté des esquisses de Bakst, des robes de Karl Lagerfeld, de Christian Lacroix, d’Yves Saint-Laurent et d’autres couturiers.
Jusqu’au 5 mars 2017 à l’Opéra Garnier, Place de l’Opéra 75009 Paris
Lien vers le site de l’exposition
Des photographies de l’exposition sont visibles ici